- banqueroutier
-
• 1466; it. banca rotta « banc rompu », on brisait le comptoir du banquier à la suite de la banqueroute1 ♦ Faillite accompagnée d'actes délictueux. ⇒ faillite; déconfiture, dépôt (de bilan), krach. Faire banqueroute. — Par ext. Banqueroute d'État : défaillance d'un État qui n'exécute pas les contrats d'emprunt qu'il a conclus, viole ses engagements à l'égard des créanciers de la dette publique. — N. BANQUEROUTIER, IÈRE , 1536 .2 ♦ Échec total. ⇒ faillite, ruine. « Comme si nos sociétés vivaient dans la terreur du fiasco et se souciaient avant tout de prévenir la banqueroute du désir » (P. Bruckner).⇒BANQUEROUTIER, IÈRE, subst. et adj.I.— Emploi subst. Personne qui a fait banqueroute :• 1. Failli réhabilitable, il [le négociant] serait tenu de tout payer; il serait alors le gardien de ses biens, de ceux de sa femme; car ses droits, ses héritages, tout appartiendrait à ses créanciers; il gérerait pour leur compte et sous une surveillance; enfin, il continuerait les affaires en signant toutefois : un tel, failli, jusqu'au parfait remboursement. Banqueroutier, il serait condamné comme autrefois, au pilori dans la salle de la bourse, exposé pendant deux heures, coiffé du bonnet vert. Ses biens, ceux de sa femme et ses droits seraient acquis aux créanciers, et il serait banni du royaume.BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 226.• 2. Ceux qui sont déclarés coupables de banqueroute seront punis :Les banqueroutiers simples d'un emprisonnement d'un mois à deux ans;Les banqueroutiers frauduleux d'un emprisonnement d'un à cinq ans. En outre, l'interdiction des droits mentionnés à l'article 42 du présent code pourra être prononcée à l'encontre des banqueroutiers frauduleux.Code pénal, ord. 58-1299, 23 déc. 1958, art. 402.Rem. Aucune attest. d'un fém. banqueroutière, cependant mentionné dans tous les dictionnaires.II.— Emploi adj. (en appos.) et gén. au fig. Qui a fait banqueroute. Gouvernement banqueroutier (Lar. 19e, LITTRÉ, BÉL. 1957, QUILLET 1965); nation banqueroutière :• 3. De grands brasseurs d'affaires ont pu échapper à la répression, parce qu'ils avaient été assez habiles, aux heures de leurs succès, pour se créer de nombreuses amitiés dans tous les mondes; on a fini par trouver qu'il serait bien injuste de condamner des négociants banqueroutiers et des notaires qui se retiraient ruinés après de médiocres catastrophes, alors que les princes de l'escroquerie financière continuaient à mener joyeuse vie.SOREL, Réflexions sur la violence, 1908, p. 291.Rem. Pour une autre attest. du fém., cf. CONSTANT, Principes de pol., 1815, p. 119 : autorité banqueroutière.1re attest. 1536, 10 oct. (Ordonnance de Lyon dans LITTRÉ); dér. de banqueroute, suff. -ier. — [
], fém. [-
]. Durée mi-longue pour la 1re syll. dans PASSY 1914. (Pour l'indication d'une durée longue, cf. FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 1 1787). LITTRÉ signale : ,,L'r ne se lie jamais; au pluriel, l's se lie.`` — Fréq. abs. littér. : 47.
BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 32. — KUHN 1931, p. 189, 231.banqueroutier, ière [bɑ̃kʀutje, jɛʀ] n.ÉTYM. 1536; de banqueroute.❖♦ Personne qui a fait banqueroute. || Banqueroutier frauduleux. || Banqueroutier simple.1 Sera déclaré banqueroutier simple tout commerçant failli qui (…)Code de commerce, art. 585.2 Sera déclaré banqueroutier frauduleux, et puni des peines portées au Code pénal, tout commerçant failli qui aura soustrait ses livres, détourné ou dissimulé une partie de son actif, ou qui (…) se sera frauduleusement reconnu débiteur de sommes qu'il ne devait pas.Code de commerce, art. 591.3 À bord, il y a Johann August Suter, banqueroutier, fuyard, rôdeur, vagabond, voleur, escroc.B. Cendrars, l'Or, in Œ. compl., t. II, p. 141.♦ Adj. || Une société banqueroutière.♦ Fig. || Les banqueroutiers de l'honneur.
Encyclopédie Universelle. 2012.